Présidence du SPD: durant l'entre-deux-tours, deux visions opposées s'affrontent

Après le premier tour, les membres du Parti social-démocrate allemand (SPD) ont choisi deux tickets pour prendre la tête du parti. L’un défend le bilan de la grande coalition avec la droite alors que l’autre est plus que sceptique. C’est donc aussi l’avenir du gouvernement d’Angela Merkel qui est en jeu.

Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

La direction du SPD en Allemagne se cherche toujours un nouveau visage. Lors du débat d’entre-deux-tours, mardi 12 novembre, le duo Olaf Scholz, ministre allemand des Finances et vice-chancelier, et Klara Geywitz, ancienne élue au Parlement régional du Brandebourg, se sont opposés à Norbert Walter-Borjans, ancien ministre des Finances de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et Saskia Esken, députée.

Les premiers défendent le bilan de la grande coalition, et ce que le SPD a obtenu. Tandis que leurs concurrents, plus à gauche, le jugent insuffisant. Olaf Scholz a été accusé d’être aux commandes depuis des années et donc responsable des difficultés du parti. Des doutes sur l’avenir de la coalition d’Angela Merkel ont également été esquissés par Saskia Esken, qui a posé des conditions pour l'avenir.

« Quand allons-nous discuter avec les chrétiens-démocrates sur des avancées pour la seconde moitié de la législature, comme un relèvement des impôts pour les plus riches ou l’augmentation du salaire minimum ? Quand mettrons-nous ça sur la table en disant : "Nous ne resterons au gouvernement que si ces demandes sont satisfaites" ? », a martelé Saskia Esken.

Deux conceptions du pouvoir

Face aux attaques, Olaf Scholz, d’une placidité légendaire, est sorti de ses gonds, jugeant ses concurrents pas vraiment réalistes. « Le bilan de ce que nous avons obtenu au sein de la grande coalition est positif. Le SPD ne sera élu que si nous agissons de façon responsable. Et nous avons besoin de meilleurs résultats pour imposer nos propositions », s’est-il défendu.

Deux conceptions du pouvoir et deux bilans de l’action au sein du gouvernement se sont donc affrontés mardi. Le résultat du vote des 425 000 militants, dont dépend peut-être la survie de la grande coalition, sera connu à la fin du mois.

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