De notre correspondante à Dublin, Émeline Vin
Avant de rejoindre l’organisation État islamique autour de 2015, Lisa Smith servait dans l’armée de l’air irlandaise. Et pas à n'importe quel poste, elle appartenait au personnel de bord du jet réservé aux membres du gouvernement.
Elle démissionne en 2011 après sa conversion à l’islam. Ce n’est que quatre ans plus tard qu’elle arrive en Syrie et épouse un jihadiste britannique. De ce mariage naît une petite fille, qui a deux ans aujourd'hui. Cet enfant serait le deuxième citoyen irlandais sur le point d’être expulsé par la Turquie.
Depuis le début de l’année, Lisa Smith est veuve et détenue dans les camps gérés par les Kurdes. Le Premier ministre irlandais Léo Varadkar déclarait en mars qu'elle et son enfant « avaient le droit de revenir au pays ». Mais pas celui d'échapper à la justice : L’ex-soldate est visée par une enquête pour terrorisme.
Dans une interview à l’automne, Lisa Smith a indiqué n’avoir jamais possédé ne serait-ce qu’un pistolet. Elle devrait être arrêtée et interrogée dès son arrivée sur le sol irlandais. L'enjeu sera alors de comprendre comment une organisation parvient à radicaliser un ancien militaire.