Avec notre correspondant au Vatican, Éric Senanque
Ce sont des indigènes qui ont ouvert la procession d’entrée de cette messe, comme pour rappeler que c’est bien ces peuples sur lesquels l’Église catholique s’est penchée pendant trois semaines.
Dans son homélie, le pape est revenu sur ce « visage défiguré de l'Amazonie » selon ses mots, dénonçant « les erreurs du passé qui n’ont pas suffi pour qu’on arrête de détruire les autres et d’infliger des blessures à nos frères et à notre sœur terre », une expression de Saint François d’Assise.
Le Pape a fustigé aussi « la religion du moi » et « l’oubli du prochain » qui peut guetter certains chrétiens. Mais c’est bien sûr ce « cri des pauvres », l’une des expressions fortes du synode, sur lequel il s’est arrêté.
« Durant ce synode, nous avons eu la grâce d’écouter les voix des pauvres et de réfléchir sur la précarité de leurs vies, menacées par des modèles de développement prédateurs, a lancé François. Beaucoup nous ont témoigné qu’il est possible de regarder la réalité différemment, en l’accueillant à mains ouvertes comme un don, en considérant la création non pas comme un moyen à exploiter, mais comme une maison à protéger, en ayant confiance en Dieu. »
Bien des fois, y compris dans l’Eglise, cette voix des pauvres est mise à l’écart car elle est gênante, a regretté François, qui espère que ce synode amazonien aura ouvert des regards, dans l’Église mais aussi au-delà.