Le pape François lance officiellement le synode spécial sur l'Amazonie

Le pape a célébré ce dimanche 6 octobre une grande messe consacrée au synode spécial sur l’Amazonie, qui va se tenir à la Cité du Vatican pendant trois semaines et va réunir plus de 110 évêques et des experts du monde entier. Ce synode porte pour thème « les nouveaux chemins d’évangélisation pour l’Église et l’écologie intégrale ».

Avec notre envoyée spéciale au Vatican, Geneviève Delrue

Le pape François a donné ce dimanche matin le ton de ce synode spécial consacré à l'Amazonie.

S’appuyant sur le thème du feu dans les Écritures, il a mis en opposition le feu d’amour de l’Évangile avec les feux qui détruisent la forêt amazonienne et les cultures.

Il a ainsi reconnu au passage que dans le passé, l’évangélisation a pris le visage de la colonisation.

« Nouveaux colonialismes »

Pour François, il s’agit bien aujourd’hui de résister aux nouvelles formes de colonialisme, sous-entendues économiques et culturelles, qui « brûlent les diversités et uniformisent tout »

« Que Dieu nous préserve de l’avidité des nouveaux colonialismes, a déclaré le pape. Le feu allumé par les intérêts qui détruisent, comme celui qui a récemment dévasté l'Amazonie, n'est pas celui de l'Évangile. Le feu de Dieu est une chaleur qui attire et rassemble dans l'unité ».

Le pape François a aussi appelé les pères synodaux à l’audace pour ce synode qui concerne l’Amazonie, mais bien au-delà l’avenir du monde.

Des représentants des peuples et ethnies indigènes, parés de coiffes colorées à plumes, ont découvert dimanche la Basilique Saint-Pierre pour la messe inaugurale du synode, dont les débats débuteront lundi.

Le synode réunit durant trois semaines au Vatican quelque 184 évêques, dont 113 venant de la région panamazonienne, à cheval sur neuf pays, tout particulièrement le Brésil, qui abrite 60% de la plus grande forêt tropicale de la planète, dévastée cet été par des incendies très majoritairement volontaires visant à faire de la place à l'élevage bovin et aux cultures. Ces incendies ont soulevé un tollé international et envenimé les relations avec le président Jair Bolsonaro, qui accuse certains pays d'attitude « coloniale ».

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