De notre envoyée spéciale à Rio Branco, Oriane Verdier
Sur les terres indigènes Tupari, dans le sud de l’Etat de Rondônia, les femmes de différents peuples se sont retrouvées pour réfléchir ensemble à des solutions face à déforestation. À cette occasion le préfet en charge de cette zone a fait le déplacement. Carlos Borges da Silva tient cependant à mettre les choses au clair.
« Tout ce que les gens racontent ça n’existe pas, dit-il. Il y a des incendies mais ça arrive depuis des années à cause de la sécheresse. Mais tout le monde est conscient de la nécessité de respecter l’environnement. Chaque producteur respecte et préserve une partie de la forêt sur ces terres tout comme les indigènes. Ce qu’on raconte dans les médias à l’étranger n’est que politique. C’est répugnant et ça arrive dans le monde entier. »
Reconnaissance des terres indigènes
En entendant ces mots, Valteli secoue la tête. Elle est de la tribu Puruborá. Les terres où elle vit sont entourées d’agriculteurs. « Comment est-ce que le soleil seul peut brûler la forêt ?, s'interroge-t-elle. Ce n’est pas possible. C’est l’être humain qui (la) brûle, l’agriculteur surtout. Une fois ils nous ont dit : “ Demain matin à l’aube vous serez tous brûlés, on va mettre de l’essence ici et mettre le feu.” Mais, malgré tout, on continue de lutter. »
Au-delà d’une question environnementale, la multiplication des incendies soulève aujourd’hui la question de la reconnaissance des terres indigènes. Une lutte menée par ces peuples depuis des dizaines d’années.
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