Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Un échec, voire une humiliation pour Emmanuel Macron. C'est ainsi que lerejet de la candidature de Sylvie Goulard par le Parlement européen a été perçu dans la presse allemande. Une certaine satisfaction était lisible entre les lignes : la « macronmania » initiale dans les médias outre-Rhin a souvent laissé la place à une certaine irritation contre un jeu jugé trop solitaire du président français.
Les normes éthiques pour la classe politique, plus strictes en Allemagne qu’en France, expliquent les doutes sur le choix de Sylvie Goulard. En même temps, son profil européen a été salué par de nombreux observateurs dans le pays.
À Berlin, on ne se sent pas responsable de son échec. Le secrétaire général de la CDU a tenté d’influencer les eurodéputés en sa faveur. Mais à l’arrivée, les groupes parlementaires ont décidé souverainement. Et ce ne sont pas seulement les conservateurs qui ont rejeté Sylvie Goulard : les députés allemands verts au parlement européen n’étaient pas non plus convaincus.
L'échec français complique la relation avec Berlin
Par ailleurs, la future présidente de la commission Ursula von der Leyen critiquée par Paris, même si elle est proche d’Angela Merkel, n’est plus membre du gouvernement allemand.
Au final, cet échec français vient compliquer un peu plus les choses dans la relation franco-allemande, alors que Paris et Berlin ont du mal à s’entendre sur différents dossiers.
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