Les députés européens ont infligé jeudi un revers humiliant à Emmanuel Macron, en recalant pour des raisons éthiques sa candidate à la Commission européenne Sylvie Goulard, sous le coup d'une enquête judiciaire en France. Dès l'annonce du vote négatif du Parlement européen, toute l'opposition a reproché au chef de l'État d'avoir affaibli la position française à Bruxelles en voulant imposer Mme Goulard, qui avait démissionné du gouvernement pour la même affaire d'emplois fictifs au MoDem que François Bayrou. Le décryptage de l’économiste Bruno Alomar, ancien haut fonctionnaire à la Commission européenne et professeur à Sciences Po.
« C’est une crise institutionnelle [de l’Europe] à court et à moyen terme. À court terme car il n’y a pas de Commission, il y manque trois personnes. Et plus largement, cela [montre] des disfonctionnements et des failles au sein de l’Union européenne qui révèlent une crise larvée de l’Europe, que nous sommes certains à dénoncer depuis quelques années. »
Bruno Alomar est l'auteur de La réforme ou l'insignifiance : 10 ans pour sauver l'Union européenne, aux éditions de l'École de guerre.