[Reportage] Sale temps pour la mobilisation sur le climat en Russie

La mobilisation pour le climat se poursuit, y compris dans des pays où les militants écologistes peinent à convaincre. C’est le cas en Russie : plusieurs manifestations ont eu lieu dans tout le pays ce samedi – rassemblant quelques centaines de personnes tout au plus. Difficile de mobiliser dans un pays où les militants se heurtent à l’hostilité des autorités, et à l’indifférence de la population.

Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot

Ils sont une petite centaine rassemblés devant une tribune, cette manifestation pour la défense de l’environnement a été autorisée in extremis par les autorités, mais à une condition qu’elle se déroule loin du centre de Moscou, dans un parc de la ville, au détour d’une allée isolée.

« Je pense qu’ici, c’est un peu absurde de manifester, parce qu’on est dans un coin perdu, dit un militant. Il n’y a personne qui passe par ici… Si on voulait avoir une influence sur la société, il faudrait pouvoir manifester dans le centre ! C’est pour ça que le gouvernement nous envoie ici. »

Au milieu du petit groupe de manifestants, la branche russe de l’ONG Greenpeace déploie sa banderole. Konstantin Fomine, porte-parole de l’organisation se veut optimiste : « Le climat c’est un problème encore abstrait pour beaucoup de gens, mais ces derniers temps il y a eu des événements qui nous ont montré que la question n’est pas si éloignée : il y a eu les inondations en Sibérie, et aussi les feux de forêt… Il y a une prise de conscience très rapide en Russie également. »

Pour de nombreux militants écologistes, ce sont les causes locales qui permettent de mobiliser la population russe. La question des déchets et l’ouverture de décharges à l’extérieur de Moscou continuent de susciter la colère des habitants. Notamment dans le nord du pays, où les autorités veulent enfouir les décharges de la capitale russe.

→ A (ré)écouter : La région de Moscou croule sous les déchets toxiques

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