Brexit: le parti travailliste réuni en congrès va tenter d'accorder ses violons

Jeremy Corbyn a affirmé mercredi qu’il organiserait un nouveau référendum sur la sortie de l’Union européenne si le Labour remportait les prochaines élections législatives.

Alors qu’il ne reste que six semaines avant la date butoir du 31 octobre, et toujours pas de solution en vue, les travaillistes britanniques tiennent leur congrès annuel ce week-end et jusqu'au 25 septembre à Brighton.

Le Labour pourrait proposer un vote de défiance au Parlement à la reprise de la session. Et Jeremy Corbyn l’a affirmé mercredi : s’il arrivait au pouvoir en remportant des élections législatives anticipées – de plus en plus probables - il organiserait un nouveau référendum sur le Brexit. Mais le chef de l'opposition travailliste britannique affirme qu’il ne veut pas prendre position pour ou contre une sortie de l’UE, alors que la majorité de son parti veut qu’il tranche.

Corbyn veut rester neutre

Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à l'University College de Londres décrypte ce qui se joue à ce congrès : « La position de Jeremy Corbyn est en gros la suivante : il voudrait d’abord une élection générale qu’il espère emporter. Et s’il l’emporte, il irait renégocier avec l’Union européenne une sortie de l’Union, c’est-à-dire qu’il y aurait un nouvel accord qui serait soumis à un nouveau référendum au peuple britannique, avec deux options brexit: sortir sur la base de ce nouvel accord que Corbyn aurait négocié ou rester, explique-t-il. Là où les choses se compliquent, c’est que Corbyn dit que dans le cadre de ce nouveau référendum, il ne prendrait pas parti, il serait neutre. Évidemment, cela pose un très gros problème dans son propre parti qui est très largement en faveur d’un maintien dans l’Union européenne. Donc, il voudrait faire campagne nettement en faveur du maintien. »

Des divisions qui pourraient être fatales

Mais Philippe Marlière rappelle que les positions de Jeremy Corbyn sont minoritaires au sein du parti. « Sur un plan quantitatif, ceux qui soutiendront Corbyn sont minoritaires », souligne-t-il.

Le risque, selon le spécialiste, c’est donc que le parti, profondément divisé, se retrouve très affaibli aux prochaines élections. « Si ce congrès ne se passe pas bien, c’est-à-dire si effectivement il y a des motions qui sont votées trop franchement contre la position du leader, ou l’inverse, si le leader impose sa position en tant que minoritaire à la majorité de son parti, il y a un risque d’éclatement à terme. »

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