Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Mario Draghi était présenté en Une du quotidien populaireBild Zeitung vendredi matin en Dracula prêt à dévorer les économies des petits épargnants. « Le comte Draghila siphonne nos comptes en banque » grinçait alors le Bild.
Dans la foulée, c'est le président de la Bundesbank Jens Weidmann qui s'en prenait aux taux d'intérêt négatifs de Mario Draghi. « La BCE a cette fois dépassé les bornes parce qu'il n'était pas nécessaire de recourir à des mesures d'une telle portée », a critiqué le patron de la Banque centrale allemande, la Buba.
Épargne allemande
Jens Weidmann, l'un des 25 membres du conseil des gouverneurs de la BCE, n'a pas l'habitude d'étaler ses différends. Mais d'après lui, il sera désormais difficile pour la BCE de sortir d'une telle politique après avoir décidé d'acheter plus encore d'emprunts d'État.
Cependant, la véritable inquiétude en Allemagne porte sur les taux d'intérêt négatifs dans un pays où l'épargne constitue une part très importante des retraites. Or les Allemands s'inquiètent déjà de souffrir de pauvreté dans leurs vieux jours.