Turquie: une cour ordonne la libération de cinq journalistes de «Cumhuriyet»

La Cour de cassation turque a cassé ce jeudi 12 septembre les peines de prison fermes infligées à d'anciens collaborateurs du quotidien d'opposition Cumhuriyet. Leur procès était devenu le symbole des atteintes à la liberté de la presse dans le pays. Cette décision doit entraîner la libération de cinq journalistes actuellement incarcérés.

Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

La Cour de cassation turque était censée se prononcer sur le cas de six anciens journalistes et dirigeants du quotidien Cumhuriyet condamnés en avril 2018, puis à nouveau en appel en février dernier, à des peines supérieures à cinq années de prison pour « assistance à une organisation terroriste ».

Six autres collaborateurs du journal étaient quant à eux privés de cette voie de recours, car leur sentence était inférieure à cinq ans. Cinq d’entre eux, dont le célèbre caricaturiste Musa Kart, avaient été incarcérés.

À lire aussi : Turquie: les journalistes condamnés de «Cumhuriyet» ne désarment pas

Dans un premier temps, la Cour de cassation a invalidé la condamnation des journalistes qui s’étaient tournés vers elle. Puis elle a estimé que cette décision devait aussi s’appliquer aux autres collaborateurs. Elle a donc réclamé la libération de Musa Kartet de ses anciens collègues, dans l’attente d’un nouveau procès.

Cette affaire, devenue symbole des atteintes à la liberté de la presse dans le pays du président Recep Tayyip Erdogan, avait aussi mis en lumière l’un des dysfonctionnements majeurs du système judiciaire turc. Ou comment, dans un même procès, certains condamnés bénéficient d’un appel devant la Cour de cassation, tandis que d’autres doivent entrer en prison.

Le ministère de la Justice planche actuellement sur une réforme censée mettre fin à cette incohérence.

Partager :