Turquie: acquittement pour des universitaires accusés de «propagande terroriste»

Un tribunal d’Istanbul a acquitté ce vendredi une universitaire turque accusée, comme des centaines de ses confrères, de « propagande terroriste » pour avoir signé une pétition en 2016. C’est la première victoire judiciaire des signataires depuis un arrêt favorable de la Cour constitutionnelle en juillet. Dans les mois à venir, des dizaines d’autres universitaires devraient à leur tour être acquittés.

De notre correspondant à Istanbul, Anne Andlauer

C’était une décision logique, attendue. Pourtant, dès qu’ils l’ont apprise, des centaines d’universitaires turcs ont poussé un soupir de soulagement. Comme plus d’un millier de ses collègues, rejoints ensuite par un millier d’autres enseignants et intellectuels, la chercheuse en sciences politiques Özlem Şendeniz avait signé début 2016 une pétition réclamant la fin des opérations des forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait crié à la « trahison » et appelé les tribunaux à punir les signataires. A ce jour, près de 650 enseignants ont été poursuivis. Parmi eux, 204 ont déjà été condamnés à une peine de prison pour « propagande terroriste ».

Mais en juillet, la Cour constitutionnelle a estimé que ces condamnations équivalaient à une violation de la liberté d’expression des universitaires. Dans les procès en cours, cela garantit en principe un acquittement des signataires, et pour ceux qui ont déjà été condamnés, un nouveau procès aboutissant à un acquittement. Autrement dit, la fin d’une épreuve judiciaire pour des dizaines d’enseignants turcs, et un nouvel espoir de retrouver un jour un poste dans une université, puisque la plupart d’entre eux ont été limogés à cause de cette signature.

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