Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Au terme de trois ans de procès, la justice a prononcé l’acquittement du représentant de RSF en Turquie, Erol Onderoglu, et ses coaccusés, l’écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des droits de l'homme, Sebnem Korur Fincanci.
La justice turque a estimé qu’ils n’étaient coupables d’aucun crime, ni de « propagande terroriste » ni d'« apologie du crime » et « d’incitation à commettre un crime », comme l’estimait le procureur qui réclamait contre eux jusqu’à 14 ans et demi de prison pour avoir collaboré pendant une journée avec le journal prokurde Özgür Gündem.
Nouveau procès le 7 novembre
À l’annonce du verdict, la défenseure des droits de l’homme Sebnem Korur Fincanci – la seule des trois accusés qui comparaissait ce mercredi 17 juillet – semblait avoir du mal à y croire et à retenir ses larmes aux milieux des applaudissements.
Pour Reporters sans frontières (RSF), c’est un soulagement, mais en demi-teinte. Leur représentant sera de nouveau jugé à partir du 7 novembre pour, encore, « propagande terroriste », cette fois-ci pour avoir affiché sa solidarité avec des centaines d’universitaires qui avaient signé une pétition réclamant la fin des opérations sécuritaires dans le sud-est à majorité kurde en janvier 2016. Dans ce nouveau procès, Erol Onderoglu risque une fois de plus la prison.
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