Avec notre envoyée spéciale à Londres, Anissa el-Jabri
Difficile d’entendre la déclaration de Boris Johnson tant les manifestants contre la suspension du Parlement se sont époumonés au slogan de « Stop the Coup », comprendre : arrêter ce qui est pour eux un coup d’État.
Boris Johnson a lancé une dernière mise en garde aux députés : voter une loi bloquant une sortie sans accord c’est l’affaiblir, lui « couper les jambes », face aux Européens. Seule la menace d’une sortie sèche, son pari, peut faire plier les Vingt-Sept, estime-t-il. Bref, rien de neuf, mais une manière de prendre encore une fois l’opinion à témoin.
Quant aux rebelles conservateurs, ceux-là subissent une intense pression du pouvoir, menace d’exclusion du parti à la clé s’ils ne votent pas contre le texte de l’opposition. Selon ce texte justement, le gouvernement aurait jusqu'au 19 octobre pour avoir un accord. Sinon, obligation de demander un nouveau report du Brexit, pour le 31 janvier.
Un scrutin anticipé ?
« Je veux une sortie le 31 octobre », a encore martelé Boris Johnson. Le Premier ministre dit ne pas vouloir d’élections générales, mais la menace plane d'un scrutin anticipé au 14 octobre.
Tout l’après-midi de lundi, les plateaux des émissions de télévision ne tournaient qu’autour de ce thème : quelle date pour un nouveau scrutin, quels résultats ? On a déjà imaginé des premiers sondages, avec un parti conservateur en tête mais sans majorité claire au Parlement.
Mais tout cela si et seulement si les députés parviennent à voter contre une sortie sans accord. Or l'agenda est serré, le délai très court pour les contestataires. Il leur faut prendre le contrôle de l'agenda du Parlement, prérogative du gouvernement, et réunir suffisamment de voix.