Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le cas du navire Open Arms constitue une double claque pour le ministre de l’Intérieur. D’abord, le tribunal administratif de Rome a accepté le recours déposé le 13 août par l’ONG espagnole contre un décret lui interdisant d’entrer dans les eaux italiennes, signé le 8 août par Salvini, chef de la Ligue et les ministres 5 étoiles des Transports et de la Défense. Le tribunal a reconnu une violation du droit international en matière de secours en mer et une situation d’extrême urgence pour les 147 migrants à bord du navire.
Ensuite, dans le nouveau contexte de crise politique déclenchée par Salvini qui a claqué la porte au nez des 5 étoiles le 9 août, et réclame des élections anticipées, la ministre de la Défense lui a fait un beau pied de nez. Elle a demandé à deux patrouilleurs de la marine militaire d’escorter, jusqu’au port de Lampedusa, le navire humanitaire malmené par la mer très agitée.
Matteo Salvini a réagi en affirmant qu’il refuserait le débarquement des migrants sur le sol italien et qu’il déposerait un recours contre la décision du tribunal administratif, devant le Conseil d’État.