Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Les socialistes qui dirigent l’Espagne affirment que le capitaine Marc Reig, qui dirige l’Open Arms, n’a pas de « capacité juridique » à demander ou exiger l’accueil de mineurs dans un port national. Ce sont les mots de José Luis Abalos, bras droit du chef du gouvernement Pedro Sanchez et ministre des Infrastructures. Des mots qui reflètent la grande fragilité de l’exécutif espagnol, dans l’attente de la formation d’un gouvernement après les législatives de fin avril. Des mots qui reflètent aussi une grande gêne.
L’an dernier, en juin, on se souvient que le même socialiste Pedro Sanchez avait accepté le débarquement dans le port de Valence des 630 migrants du navire Aquarius, affrété par les ONG Médecins sans frontières et SOS Méditerranée. Il l’avait fait « pour des raisons humanitaires » face au déni de l’Italie, et afin de forcer une décision commune à l’échelle de l’Union européenne.
Cette stratégie commune n’ayant toujours pas été définie, les socialistes espagnols estiment qu’ils n’ont plus de raisons d’accueillir de migrants repêchés en mer. Et que désormais la balle est dans le camp de Bruxelles. Reste que la pression augmente sur Madrid, du fait même qu’Open Arms, qui transporte les 151 migrants, est de nationalité espagnole.