Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Lundi, le tribunal d'appel de Lamia a réduit la peine d'Epaminondas Korkoneas à treize ans de prison, soulignant qu'il n'avait pas d'antécédent judiciaire.
Pour Zoé Konstantopoulou, l’avocate de la famille d’Alexandros Grigoropoulos, l’adolescent tué par le policier en 2008, la décision de réduire la peine du meurtrier « arme la main de chaque Koroneas ».
En 2016, Epaminondas Korkoneas s’était fait particulièrement remarquer. Le policier avait déclaré à la présidente du tribunal qu’il « ne demanderait en aucun cas pardon à un jeune de 15 ans ». Sous-entendu qu’Alexandros Grigoropoulos n’était pas qu’un simple adolescent, mais un sympathisant des mouvements anti-autoritaires. Un discours souvent utilisé pour le discréditer.
Les propos du policier reconnu coupable d'avoir tué intentionnellement le lycéen avaient provoqué la démission de ses avocats à l’époque. Trois ans plus tard, son avocat actuel estime que le meurtrier aurait essayé de « régler ses problèmes internes par le biais de questionnements théologiques ».
Le 6 décembre 2008, ce meurtre en plein cœur du quartier d’Exarchia à Athènes avait provoqué des manifestations très importantes. Un rassemblement est prévu jeudi soir à l’endroit où Alexandros Grigoropoulos a été tué.