Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Sur une des banderoles, on peut lire « Victoire pour la lutte de Nikos Romanos ». Cette semaine, son transfert à l'hôpital a provoqué une vague d'indignation comme pour cette étudiante en architecture de 20 ans : « Se rendre à l'université est légal. Pourquoi ils ne le laissent pas y aller dans ce cas ? Je pense que c'est juste une revanche, parce qu'il est anarchiste. »
Malgré la dégradation de la santé du prisonnier, le gouvernement a choisi la fermeté, pas question de le laisser sortir. Il lui propose de mettre en place un système de téléconférences, alors que rien n'était prévu au sein des prisons grecques jusqu'ici.
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Ce qui inquiète le gouvernement, c'est que Nikos Romanos est soupçonné d'appartenir à une organisation terroriste, ce qu'il nie. Il avait été blanchit, mais ses empreintes digitales ont été retrouvées dans la cache d'un groupe d'activistes anarchistes. Cet argument ne convainc pas cet étudiant en pharmacie : « Le but est de convaincre les citoyens grecs de ne pas protester, de rester à la maison. C'est leur terreur, ce sont eux les terroristes. »
Ce bras de fer entre Nikos Romanos et le gouvernement intervient dans un contexte social tendu, après 5 ans d'austérité et des plans d'aides qui pourraient bien être prolongés. Une deuxième manifestation contre les violences policières en fin d'après-midi a dégénéré en affrontements avec la police, cocktails molotov contre grenades assourdissantes. Il y aurait eu environ 300 interpellations.