Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Surprise ce matin : Carola Rackete ne fait pas la Une des journaux qui se penchent surtout sur la énième crise entre les vice-présidents du Conseil, Matteo Salvini et Luigi Di Maio.
Il faut arriver à la page 20 du Corriere della Sera pour lire un commentaire sur la journée éprouvante de la jeune Allemande. Quatre heures d’interrogatoire au tribunal d’Agrigente devant trois juges. Selon ce quotidien centriste, les magistrats peu loquaces ont confié que tout s’est déroulé dans un climat serein.
Améliorer les secours de migrants
La Repubblica, orientée à gauche, met en exergue l’appel de Carola Rackete, lancé à Bruxelles, et résumé en ces termes : « Il est temps que l’Europe s’unisse pour prendre en charge les secours de migrants en mer, et leur accueil selon un système de répartition équitable ».
Un appel qui, selon le quotidien indépendant Il Fatto Quotidiano, symbolise le tournant annoncé par l’un des avocats de Carola Rackete. Alessandro Gamberini affirme en effet qu’elle abandonne son rôle de capitaine pour se consacrer à d’autres activités en Allemagne.
L’Italie durcit sa position
Pour sa part, Il Giornale relève « que le jour même de l’audience de la super star de l’ONG extrémiste Sea-Watch, la commission parlementaire chargée des affaires de justice a donné son feu vert à un nouveau tour de vis, proposé par Matteo Salvini, dans le cadre du décret "sécurité bis" qui doit être converti en loi ».
Le montant maximum de l’amende infligée aux ONG, en cas de non-respect de l’interdiction de pénétrer les eaux territoriales italiennes, passe de 50 000 euros à un million d’euros. Il en va de « protection de notre souveraineté nationale », insiste le plus grand quotidien de droite en Italie.
Ce matin, dans un entretien à plusieurs médias dont le quotidien français Le Figaro, Ursula von der Leyen, future présidente de la Commission européenne, évoque la nécessité d'investir massivement en Afrique pour réduire la pression migratoire : « Une fois que les gens ont commencé leur mortel voyage, nous avons l'obligation de sauver des vies . Ceux qui sont en situation irrégulière et qui n'ont pas droit à l'asile doivent repartir ».
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