Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Il y a quelques années encore, Angela Merkel était surnommée la « reine de l’Europe » en raison de son rôle central et du poids de son pays. Mais, comme au plan intérieur, l’autorité de la chancelière faiblit au sein de l’UE. Les critiques ont été nombreuses au sein de sa famille politique - le Parti populaire européen - qui s'est positionné contre un accord au détriment du candidat des conservateurs Manfred Weber et en faveur du social-démocrate Frans Timmermans.
Un « scandale »
La réunion animée du PPE, le 30 juin à Bruxelles, a duré plus longtemps que prévu et le sommet des chefs d’État et de gouvernement a dû commencer avec retard. Le patron du groupe CDU-CSU au Parlement européen, Daniel Caspary, a parlé de « scandale » en évoquant « le démontage » de Manfred Weber. Une attaque frontale contre Angela Merkel membre du même parti.
La chancelière, consciente des oppositions à l’encontre de Manfred Weber, a visiblement voulu, en acceptant un compromis en faveur de Frans Timmermans à la tête de la Commission, sauver au moins les meubles en obtenant le respect du système des Spitzenkandidaten.
Commentaire au vitriol
Mais, on le voit son autorité n’est plus ce qu’elle était. Un commentaire au vitriol du magazine Focus estime même que la chancelière a été incapable depuis quatorze ans d’imposer un Allemand à un poste de responsabillité. Le collègue résume en écrivant : « 14 X 0 = 0 ».
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