Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Après avoir volontairement évité les médias, Boris Johnson change de stratégie et passe à l’offensive. Le candidat à la succession de Theresa May a promis un « blitz médiatique » ce mardi, avec pas moins de cinq apparitions prévues dans le sud-est du pays, au contact des membres du Parti conservateur, un électorat représentant 0,2% de la population et qui va choisir qui, de lui ou Jeremy Hunt, sera le nouveau chef des Tories et donc le Premier ministre d’ici fin juillet.
Lors de deux interviews, M. Johnson en a dit plus sur ce qu’il voulait concernant le divorce entre Londres et l'UE. Selon l’ex-ministre des Affaires étrangères, l’accord négocié par Theresa May avec Bruxelles « est mort » selon lui. Il souhaite malgré tout en conserver certaines parties, notamment les droits des citoyens européens installés au Royaume-Uni, et parle de laisser flotter une « ambiguité créative » concernant les 45 milliards d’euros que Londres devrait à Bruxelles.
« Énergie positive »
En revanche, Boris Johnson veut laisser de côté le « backstop », une clause de sauvegarde proposée par la partie européenne pour empêcher le retour d’une frontière physique entre les deux Irlandes. Le candidat conservateur estime tout à fait possible de résoudre la question de la frontière irlandaise grâce à des solutions technologiques, « nombreuses » selon lui.
Le candidat reconnaît malgré tout qu’il aura besoin de la « coopération » du bloc européen pour éviter le rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande mais aussi de tarifs douaniers en cas de sortie sans accord au 31 octobre.
Boris Johnson assure néanmoins qu’il a la stature et « l’énergie positive » nécessaires pour convaincre les Vingt-Sept et les députés britanniques d’accepter un nouvel accord d’ici là. Car à ses yeux, la situation a changé à la fois au Parlement européen et au Parlement de Westminster. Une méthode Coué qui risque pourtant de se heurter très vite à une réalité beaucoup moins simple.