Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Exilé de Riace, son village natal qu’il administré sans interruption pendant 15 ans, Dominico Lucano est non seulement accusé d’avoir favorisé l’immigration clandestine, mais aussi d’abus de pouvoir dans le cadre de ses fonctions de maire.
La première audience du procès, qui se tient au tribunal de Locri, en Calabre, marque un tournant dans une affaire très politisée par le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil, Matteo Salvini.
Le chef de la Ligue n’a jamais caché son irritation face au système d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés mis en place par Dominico Lucano. L’expérience de Riace a pourtant été saluée dans le monde entier comme un modèle à suivre pour repeupler les villages en voie d’extinction.
Mais Domenico Lucano n’a jamais été dans les clous. Lui-même reconnaît qu’il a fait acte de « désobéissance civile », mais uniquement pour contourner des lois qu’il juge « inhumaines ».
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« Il fallait qu'il soit rendu indigne »
Rosaria Lucano est la cousine de Domenico Lucano, elle était la semaine dernière à Riace, et rapporte que le village s'est éteint depuis que le programme mis en place par Domenico Lucano et l'association Citta Futura a été stoppé. Pour elle, à travers le procès qui s'ouvre ce mardi, c'est un symbole qui est visé. Le symbole de l’accueil et de l’intégration.
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