Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ces élections locales, probablement les moins locales que le pays ait jamais connues, ont été dominées par le Brexit. Et le résultat est désastreux à la fois pour les conservateurs et les travaillistes, principales victimes d’un retour de bâton de l’électorat britannique. Celui-ci est lassé de leur incapacité à gérer la sortie de l’Union européenne (UE).
Bastions perdus pour les conservateurs
Les plus affectés sont les conservateurs, qui ont perdu non seulement de nombreux conseillers, mais aussi le contrôle de municipalités entières. Et ce, dans des bastions jusqu’à présent imprenables. Le message de leurs électeurs est clair : cette situation est insupportable, il faut sortir de cette impasse en menant à bien le Brexit. Un autre message, de plus en plus présent, est également très clair : Theresa May fait partie du problème, il faut donc un autre leader.
Côté Labour, ce n’est guère mieux et le parti a vu une véritable hémorragie de voix au profit des partis indépendants. Là encore, dans des régions pourtant traditionnellement travaillistes. Les électeurs pro-Brexit ont voulu sanctionner le message brouillé du leader du Labour, Jeremy Corbyn, sur la sortie de l’UE et sur la tenue d’un éventuel second référendum.
Un électrochoc
Cette déroute a permis aux petites formations et notamment aux libéraux-démocrates, pro-européens, de remporter de nombreux sièges. Ce scrutin-test, le premier depuis le report du Brexit au 31 octobre, devrait envoyer un véritable électrochoc à la classe politique avant la prochaine échéance :les élections européennes fin mai.