Avec notre envoyé spécial à Belfast, Julien Lagache
Incapables de s'entendre depuis janvier 2017 pour remettre sur pied l'assemblée semi-autonome de Belfast, les partis politiques nord-irlandais ont retrouvé un terrain d'entente commun dans la condamnation de la violence. De bon augure, estime Maureen Prendall, venue rendre hommage à Lyra McKee : « Je pense que les gens ont vu les politiques, d'habitude ennemis, se rassembler à Londonderry en solidarité, et ils se sont dit : "Pourquoi ne pas aller plus loin ? Revenez au Parlement, réglez vos différends". »
Beaucoup de Nord-Irlandais affirment d'ailleurs que si la mort de la jeune journaliste permet de relancer les institutions à Belfast, cela constituerait un bel hommage à celle qui prônait la réconciliation. Mais il faut prendre ses responsabilités, affirme le père Martin Maguill, qui interpelle les élus. « Les jeunes générations ont besoin d'emplois, dit-il. Ils ont besoin d'un meilleur système de santé. Ils ont besoin d'avoir une vie, et non d'avoir une arme à la main. Et en tant que responsables politiques, nous avons besoin que vous travailliez ensemble pour que ça marche ! »
Message reçu par les élus nord-irlandais assis au premier rang, qui ont justement entamé de nouvelles discussions pour sortir de l'impasse institutionnelle. Cependant, leurs trois dernières tentatives s'étaient soldées par un échec.