Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
« La main de la démocratie étranglant la liberté » : c’est la formule très imagée utilisée par la porte-parole de la diplomatie russe pour dénoncer l’arrestation de Julian Assange. Pour Maria Zakharova cela ne fait aucun doute : le fondateur de WikiLeaks est victime d’un acharnement politique.
« La manière dont cette interpellation s’est déroulée reflète un mépris total de la dignité humaine, a-t-elle déclaré dans les heures qui ont suivi l’annonce de cette arrestation. Julian Assange a été persécuté, et on lui a imposé des conditions de vies inhumaines. Cette arrestation est une trahison de la liberté d’expression et du droit à l’information. C’est un coup porté aux droits des journalistes. »
Même son de cloche au Kremlin : le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, affirme « espérer » que les droits de Julian Assange seront respectés.
Sympathies russes
Moscou n’a jamais caché sa sympathie pour le fondateur de WikiLeaks, mais la Russie affirme ne défendre Julian Assange qu’en tant que lanceur d’alerte, au même titre qu’Edward Snowden, qui s’est réfugié à Moscou pour échapper à la justice américaine. Cependant, les détracteurs de Julian Assange lui reprochent d’avoir été à plusieurs reprises instrumentalisé par la Russie, en particulier lors de la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis… Accusations formellement démenties par les autorités russes.
Officiellement, les émissions produites en 2012 pour la chaîne de télévision publique RT constituent le seul lien direct entre Julian Assange et le gouvernement russe. Ironie du sort, c’est l’agence Ruptly, une filiale de RT, qui a tourné ce jeudi les seules images de son arrestation à Londres.
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