Avec otre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Bayer a loué des entrepôts en Grande-Bretagne pour y stocker des médicaments, le constructeur automobile BMW, qui produit la Mini à Oxford, a avancé la pause de l’été au printemps. Les grandes entreprises allemandes prennent déjà des mesures en cas de Brexit dur. Les PME, plus exportatrices qu’ailleurs, sont en retard. Au total, 2 300 entreprises allemandes ont procédé à des investissements au Royaume-Uni où elles emploient plus de 400 000 personnes. Le pays est le cinquième partenaire commercial de l’Allemagne où les exportations sont vitales pour l’économie. Les instituts de conjoncture estimaient, la semaine dernière, que la croissance dans leur pays, déjà sensiblement revue à la baisse, pourrait encore chuter en cas de Brexit.
« Un Brexit sans accord est très mauvais pour l’économie allemande, car il implique une situation imprévisible. Cela déboucherait sur des conséquences chaotiques. Cela va coûter cher. Des milliards ont déjà été dépensés pour se préparer à un hard Brexit, autant d’argent qui aurait pu être utilisé pour des investissements », analyse Joachim Lange de la Fédération de l’industrie allemande.
750 000 emplois dépendent, en Allemagne, du marché britannique, d’après la Fédération des chambres de commerce et d’industrie. Pour des secteurs comme l’automobile, la chimie ou les machines outils, il n’est pas exclu que le Brexit puisse déboucher sur des réductions d’emplois. En revanche, la place de Francfort et l’Allemagne en général pourrait profiter d’une délocalisation de banques et d’activités financières.
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