Avec notre correspondant à Dublin, Julien Lagache
C'est un message de solidarité qu'est venue délivrer Angela Merkel en Irlande. « Nous voulons agir ensemble, à 27 », a affirmé la chancelière allemande après sa rencontre avec le Premier ministre irlandais. Leo Varadkar l'a remerciée de « son amitié et de son soutien » à ce moment crucial du Brexit où la question de la frontière est loin d'être réglée.
Sur le sujet, les deux dirigeants parlent d'une même voix : il existe un moyen d'empêcher un retour à cette frontière, disent-ils, il faut pour cela que Londres vote en faveur du traité de divorce qui ne rassemble toujours pas de majorité à Westminster actuellement.
« Le plan est clair si le traité est ratifié, a souligné Leo Varadkar. Mais en cas de divorce sans accord, nous faisons face à de nombreuses inconnues. C'est donc difficile d'avoir un plan précis. Nous travaillons à différentes options et éventualités mais nous restons engagés à empêcher le retour d'une frontière sur notre île tout en préservant le marché unique européen. »
Angela Merkel et Leo Varadkar disent suivre de près les derniers développements au Parlement britannique. Ils estiment que l'optimisme est permis et ils se montrent aussi favorables à une éventuelle extension du délai pour le Royaume-Uni censé quitter l'UE le 12 avril prochain.
Mais il faut pour cela que Theresa May présente un plan crédible qui justifie cette extension. Cependant la chancelière allemande a répété que l'Allemagne et l'Irlande feraient tout pour éviter un Brexit dur. « Nous agissons main dans la main, à 27, nous le ferons jusqu'à la dernière minute, a-t-elle rappelé. L'Allemagne veut tout faire pour éviter un Brexit sans accord, mais nous n'y parviendrons pas seul. Il faut que le Royaume-Uni y contribue en formulant de nouvelles propositions au conseil européen de mercredi. »
Le message est clair, mais le scénario d'un Brexit brutal est toujours possible faute de consensus à Londres, qui serait responsable d'un divorce sans accord.