Avec notre envoyé spécial à Bratislava, Alexis Rosenzweig
« Il est possible de ne pas céder au populisme et de convaincre sans discours agressifs », constatait Zuzana Caputova au soir de sa victoire, dans un discours où figuraient en bonne place les valeurs d’humanisme et de solidarité.
Il est plutôt rare ces dernières années dans une Europe centrale résolument anti-migrants d’entendre des responsables politiques faire référence à Gandhi ou à Vaclav Havel, l’ancien dissident devenu président du pays de Zuzana Caputova quand elle avait 16 ans.
Elle se veut résolument pro-européenne, quand à Budapest et à Varsovie, les dirigeants se posent en défenseurs de leur nation contre ce qu’ils considèrent comme le « diktat » de Bruxelles. Certains voient dans l’élection de Caputova à Bratislava un espoir pour les forces progressistes dans les pays du groupe de Visegrad (groupe informel qui réunit la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque). Le journal d’opposition polonais Gazeta Wyborcza évoque dans ce sens les montagnes slovaques pour parler d’un « miracle sur les Tatras ».
La Slovaquie est le seul de ces pays à être membre de la zone euro ; mais ici aussi les conservateurs et souverainistes restent politiquement forts. Ils viennent de rejeter la convention européenne contre les violences faites aux femmes car le texte pourrait ouvrir la voie au mariage homosexuel.