Slovaquie: Zuzana Caputova et Maros Sefcovic, la militante face au diplomate

La Slovaquie vote pour le deuxième tour de l'élection présidentielle ce samedi 30 mars. Un scrutin qui oppose une avocate spécialiste du droit de l'environnement, à un commissaire européen. Zuzana Caputova a terminé en tête du premier tour, le 16 mars, avec plus de 40% des voix contre 18,66% pour son rival, Maros Sefcovic.

Zuzana Caputova pourrait devenir la première femme présidente de la Slovaquie. Elle a largement devancé son rival au premier tour et est en tête des sondages. Cette avocate, militante anti-corruption est une novice en politique et c'est sans doute ce qui plaît aux électeurs slovaques, lassés par des scandales à répétition.

Oratrice hors pair, Zuzana Caputova s’est engagée à lutter pour une justice plus efficace et indépendante. Cette mère divorcée de deux enfants est adepte de l'accès à l'IVG et des droits élargis pour les couples homosexuels. Elle peut compter sur le soutien des électeurs libéraux des villes mais la population des campagnes, plus conservatrice, lui est moins favorable.

Comme des dizaines de milliers d'autres Slovaques, Zuzana Caputova était descendue dans la rue pour protester contre l'assassinat de Jan Kuciak en février 2018. Le journaliste d’investigation a été abattu par balle alors qu'il s'apprêtait à publier une enquête sur les liens présumés entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne.

Une coalition au pouvoir affaiblie

Une affaire qui a plongé le pays dans une crise politique majeure et a éclaboussé la coalition au pouvoir. Le Premier ministre, Robert Fico a dû démissionner face à la pression de la rue. Robert Fico est toujours à la tête du parti social-démocrate, le Smer-SD. Ce même parti au pouvoir qui soutient aujourd'hui Maros Sefcovic, l'autre candidat à la présidentielle. Un soutien qui peut expliquer son mauvais score au premier tour.

Sefcovic avait initialement refusé la candidature à la présidence l'an dernier, mais finalement accepté de se présenter en janvier, le ministre des Affaires étrangères Miroslav Lajcak ayant refusé l'offre de Smer-SD. Bien que politicien chevronné, Sefcovic est relativement inconnu dans son pays et n'a pas d'expérience du pouvoir en Slovaquie.

Au long de sa carrière, il a occupé plusieurs postes diplomatiques, dont celui d'ambassadeur en Israël. Il parle couramment l'anglais, le français et le russe et comprend l'allemand. Membre de la Commission européenne depuis 2009 et un des ses vice-présidents depuis 2014, ce pro-européen estime cependant que la Slovaquie doit conserver certains pouvoirs de décision.

(avec AFP)

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