« La motion est nouvelle, substantiellement différente, et en conformité avec les conditions posées », a déclaré le speaker John Bercow. Il avait rejeté la tenue du vote la semaine dernière au motif que les députés ne pouvaient réexaminer un texte déjà rejeté au cours de la même session parlementaire.
Pour contourner l'obstacle, le gouvernement a décidé de ne présenter ce vendredi au vote qu'une partie de l'accord, le traité de retrait, et d'en exclure la déclaration politique sur la future relation avec l'Union européenne (UE). La manoeuvre a été condamnée par l'opposition. « Nous quitterions l'UE mais sans avoir la moindre idée d'où nous irions », s'est insurgé Keir Starmer, le porte-parole du Labour pour le Brexit. « Ce n'est pas acceptable et le Parti travailliste s'y opposera ».
L'adoption du texte au Parlement offrirait à Londres un report de la date du Brexit au 22 mai, soit à la veille des élections européennes. Jouant sa dernière carte, Theresa May a mis mercredi soir sa démission dans la balance pour convaincre les députés d'adopter l'accord. Certains élus conservateurs conditionnaient leur soutien au texte à son départ.
L'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, rival de Theresa May et fervent défenseur d'un Brexit sans accord, a annoncé qu'il se rangeait désormais derrière le texte. Et selon un décompte du quotidien The Sun, le nombre de « rebelles » conservateurs serait redescendu à 16.
Mais pour que la troisième tentative soit la bonne, Mme May a besoin du soutien du DUP, dont dépend sa faible majorité au Parlement. Tous les yeux sont donc rivés sur le parti nord-irlandais, qui a répété mercredi soir qu'il ne fallait pas compter sur lui.
(Avec AFP)