Des preuves fantaisistes, un témoin-clé de l’accusation visiblement sous l’emprise de stupéfiants lors de son audition : les collègues d’Oïoub Titiev dénoncent un procès absurde et cynique.
Il y a Nuzov, responsable du bureau de l’Europe de l’Est à la FIDH, qui a assisté aux dernières audiences. Il n’a aucun doute sur l’innocence d’Oïoub Titiev : « Oïoub Titiev a été pris pour cible pour le travail en faveur des droits humains qu’il faisait avec l’ONG Memorial, dit-il. Il avait déjà reçu de nombreuses menaces auparavant. A la veille de son arrestation, il participait à l’enquête sur la disparition forcée de 27 Tchétchènes aux mains de forces gouvernementales. Ça été une véritable source d’irritation constante pour les autorités tchétchènes, je pense. »
Plus largement, c’est l’action des défenseurs des droits de l’homme dans toute la région qui est visée, selon un responsable de Memorial à Moscou, Oleg Orlov. « Ce qui s’est passé avec Oïoub, c’est un maillon très important, terrible et tragique de toute une chaîne de pressions sur Memorial et sur d'autres collègues dans le Caucase du nord. Juste après l’arrestation d’Oïoub, nos bureaux ont été incendiés en Ingouchie et nos collègues au Daguestan ont subi des menaces », témoigne-t-il.
Les collègues et les avocats d’Oïub Titiev ne se font pas d’illusion, ils s’attendent à une condamnation à de la prison ferme.
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