Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Des défilés impressionnants à la chorégraphie des années 1930. Des slogans patriotiques et des insultes. Des barrières qui volent et des affrontements avec les policiers. C’est la manière des nationalistes de mener une campagne électorale.
Le parti ultra-radical Natsionalniy Korpus est né du régiment nationaliste Azov dont certains membres sont ouvertement néonazis. Dans le cadre de la guerre contre la Russie, le parti a fait des questions militaires une priorité politique.
Petro Porochenko est donc une cible, dans la mesure où lui et ses proches auraient détourné des fonds destinés à l’armée, à travers un circuit de contrebande. Les nationalistes ont utilisé ce scandale de corruption retentissant pour s’afficher dans la campagne.
Le parti est très bas dans les sondages d’intention de vote, mais ses différentes organisations sont très actives. Une de ses milices paramilitaires s’est d’ailleurs enregistrée comme observatrice d’élection, et a déjà fait savoir qu'elle n’hésitera pas à recourir à la force en cas de fraude.
Les nationalistes ne remporteront probablement pas l’élection du 31 mars, mais ils s’imposent comme une force de nuisance incontournable.