Une « décision terrible ». Voilà comment a qualifié le ministre britannique des Entreprises, Greg Claig, cette décision d’Honda de fermer une usine outre-Manche. Car celle-ci menace à l'horizon 2021, date de son exécution, 3 500 postes à Swindon, à l'ouest de Londres.
Et officiellement, le constructeur japonais ne l'explique pas par le Brexit, qui fait planer un nuage noir sur toute l'économie. D'après le communiqué de Honda, c'est le contexte mouvant du marché mondial qui l'oblige à revoir son modèle et rapatrier la production.
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D'ailleurs, les mêmes justifications avaient été avancées il y a quelques semaines par les constructeurs britannique Jaguar Land Rover et américain Ford pour supprimer plusieurs milliers d'emplois. Même chose pour Nissan qui ne produira finalement pas son SUV « X-Trail » dans son usine de Sunderland.
Mais la perspective - toujours présente - d'un Brexit sans accord a quand même incité le monde de l'industrie à tirer la sonnette d'alarme. Comme l'avionneur Airbus qui a averti de décisions « douloureuses » en cas de « brexit dur ». Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les Britanniques à 38 jours maintenant du Brexit.
■ Pour les habitants de Swindon dans le sud de l'Angleterre, la nouvelle est dévastatrice. La fermeture de l’usine menace des milliers d’emplois directs et indirects.
Implantée à Swindon depuis plus de trente ans, l’usine Honda produit à elle seule environ 10% des véhicules fabriqués au Royaume-Uni, raconte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix.
L’annonce surprise de sa fermeture vient de plonger dans un profond désarroi les habitants de la région qui, à l’image du représentant du syndicat Unite, Alan Tomala, craignent un impact dévastateur sur l’économie locale : « Honda n’est pas seulement le plus grand employeur de Swindon, c’est celui de toute la région du sud-ouest : la perte d’un emploi dans l’usine entraîne la perte de 2 ou 3 emplois dans la chaîne d’approvisonnement. C’est vraiment une nouvelle catastrophique ». Si l’on tient compte des emplois induits, ce sont donc quelque 10 000 postes qui sont menacés.