L'Europe de la Défense, ce ne sont pas que des déclarations de principe. Voilà le message passé mercredi au siège de Safran, près de Paris, avec l'annonce d'une alliance entre l’industriel français et l'allemand MTU Aero Engines pour concevoir les moteurs du futur chasseur européen ; et un contrat pour confier l’architecture du futur système à Dassault et Airbus : 65 millions sur deux ans.
« Nous avons tous en tête que l’Union est parfois un combat, a expliqué Florence Parly, la ministre française des Armées. Mais pour ce qui concerne la France et l’Allemagne, et pour ce qui concerne l’autonomie stratégique européenne, nous sommes je crois très convaincus de la nécessité de continuer d’avancer ensemble. Et ce que nous venons de signer aujourd’hui en est l’illustration ».
Pour ne pas rééditer l'échec de la coopération sur l'avion A 400M Atlas, les Allemands ont accepté que Paris prenne les rênes du partenariat. « L'important, c'est de parler d’une même voix aux industriels, a estimé Ursula Von Der Leyen, ministre allemande de la Défense. La France mène la barque du SCAF. Nous avons un modèle et un agenda clair ».
L’ingénierie des moteurs sera l'affaire de Safran, qui a inauguré hier une nouvelle plateforme de recherche. Quant aux autres Etats européens, la porte leur est ouverte d'ici au prochain Salon du Bourget en juin où les contours du futur avion de combat pourraient être enfin dévoilés.