Les sirènes résonnent à Gdansk quand débutent les funérailles officielles, témoigne notre correspondant en Pologne, Thomas Giraudeau. Pawel Adamowicz a été incinéré vendredi soir après une procession du cercueil dans les rues de la ville, à laquelle ont assisté des milliers d’habitants.
Nombreux autour de l'église
Ils sont plus nombreux encore aujourd’hui, près de 45 000 selon la police locale, à l’extérieur de l’église, silencieux, devant les cinq écrans géants installés à Gdansk. Certains font flotter le drapeau de la ville et celui de la Pologne. Des photos du maire défunt sont exposées dans d'innombrables vitrines de magasins, cafés et restaurants.
D’autres arborent un cœur rouge, symbole du grand orchestre de la charité de Noël, l’événement durant lequel Pawel Adamowicz a été assassiné dimanche soir. Les obsèques sont retransmises en direct sur les chaînes d’information, visibles aussi sur des écrans géants dans les grandes villes du pays.
Climat politique violent
Au premier rang, à droite, la femme du maire, ses deux enfants et son frère. À gauche, sa famille politique : le président du Conseil européen, Donald Tusk, et l’ancien chef de l’État Lech Walesa. « La mort tragique de Pawel Adamowicz a touché des millions de cœurs », déclare l’archevêque de la ville, dénonçant aussi le climat politique très violent en Pologne.
Très populaire à Gdansk, Pawel Adamowicz, 53 ans, dirigeait avec succès cette ancienne ville hanséatique depuis vingt ans. Lors des dernières élections municipales à l'automne 2018, il a obtenu le soutien d'environ 65% des habitants.
Discours de haine
Pour de nombreux Polonais, le véritable responsable de sa mort reste non le criminel, apparemment déséquilibré qui l'a poignardé en l'accusant d'être indirectement responsable de son long séjour en prison, mais le discours de haine qui polarise la classe politique et la société polonaise.
Les cendres de Pawel Adamowicz reposeront dans la basilique où se déroulent les obsèques