Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
À en croire les spots électoraux qui se succèdent sur les écrans de télévision, la campagne n’a pas commencé lundi 31 décembre, mais elle bat son plein depuis des mois. C’est un signe que la bataille sera rude.
Pour assurer sa réélection, le chef de l’État actuel Petro Porochenko mise sur un triptyque patriotique et conservateur : l’armée, la foi, et la langue ukrainienne. Sa rivale Ioulia Timochenko, icône de la politique nationale depuis plus de dix ans, promet elle des changements systémiques.
« Je suis Ioulia Timochenko, dit-elle sur un spot télévisé. Je vous invite à déterminer avec moi d’une nouvelle direction pour l’Ukraine. C’est un plan ambitieux pour construire un État européen fort, où chacun peut réaliser son potentiel ».
Les regards se focalisent pour l’heure sur ces deux poids lourds, même si on attend plus d’une vingtaine de candidatures.
Dans un contexte de guerre avec la Russie, les questions de sécurité sont centrales. Le ministre de l’Intérieur a déjà averti d’une ingérence massive du Kremlin dans le processus électoral. Les sondages montrent néanmoins que les électeurs ont aussi des préoccupations très concrètes : la crise économique, les prix démesurés du gaz ou encore la corruption endémique. Des sujets que la plupart des candidats tentent pour l’instant d’éviter.