Avec notre correspondante à Londres, Anastasia Becchio
La perspective d’un « no deal », une sortie sèche, sans accord se rapproche inexorablement. Theresa May qui réunit ses principaux ministres ce mardi espère toujours voir son accord adopté au Parlement, mais ses chances de succès demeurent faibles.
Il faut donc se préparer au scénario redouté par bien des acteurs économiques : l’absence d’accord, qui aura pour conséquence le retour des contrôles douaniers et réglementaires. La cheffe du gouvernement a prévenu que le rejet du texte âprement négocié avec l'UE risquait de mettre en péril « les emplois, les services et la sécurité ».
Selon le Guardian, 2 milliards de livres du fonds de réserve pourraient être alloués aux ministères de l’Intérieur, de l’Environnement, de l’Alimentation et de l’Agriculture. Des domaines qui seront particulièrement exposés en cas de sortie sans accord.
Un accord qui ne satisfait ni les conservateurs, ni les travaillistes
Si certains ministres insistent pour la nécessité d’avoir une structure qui centralise et planifie les actions à entreprendre pour préparer une sortie sèche, à l’inverse d’autres redoutent que le scénario du « no deal » devienne le scénario central du gouvernement britannique.
Avec cet accord de divorce qui ne bénéficie d’un grand soutien ni chez les conservateurs, ni chez les travaillistes, de plus en plus de voix plaident pour un deuxième référendum. C’est le sens de l’appel lancé par une cinquantaine de personnalités du monde économique dans le Daily Telegraph ce mardi matin.
Une option jusque-là rejetée par Theresa May, qui y voit une trahison de la volonté du peuple britannique. Le Parlement se prononcera sur l'accord de sortie entre le 14 et le 17 janvier 2019.