Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Anastasia Becchio
Theresa May a quitté le bâtiment du Conseil européen peu avant 21 heures ce jeudi, sans faire de déclaration. Elle venait de passer un peu plus de trois quarts d’heure avec ses vingt-sept partenaires européens pour les informer des difficultés qu’elle rencontre au Royaume-Uni à faire adopter son accord au Parlement.
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C’est donc dans l’espoir de décrocher quelques concessions ou du moins des garanties supplémentaires qu’elle s’est adressée à ses homologues. Après un dîner de près de deux heures et demie, les Vingt-Sept ont publié un document en cinq points. Ils y réaffirment que l’accord de retrait ne peut être changé et la Première ministre britannique n'a obtenu qu’une simple reformulation de ce qui est déjà sur la table.
« Je reste d’avis que madame May a trouvé un combat vertueux, courageux, mais les résultats ne sont pas là. Nous voudrions surtout qu’il n’y est pas l’idée au Royaume-Uni qu’il pourrait y avoir une renégociation de quelque sorte que ce soit », a déclaré à la presse le président de la Commission européenne.
Jean Claude Juncker a dû remettre les points sur les i. Lorsqu’il a parlé de débat nébuleux au Royaume-Uni semblant critiquer Theresa May, il ne visait pas la Première ministre, ni sa position, mais les discussions à la Chambre des communes.
Bruxelles se prépare au « no deal »
Sur le point qui fait le plus débat outre-Manche, le « backstop », le mécanisme destiné à éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande, le Conseil européen souligne qu’il ne doit être que temporaire. Son président Donald Tusk a souligné que ce « backstop » n’était qu’une assurance et que s’il devait entrer en vigueur, l’UE négocierait rapidement avec le Royaume-Uni pour parvenir à un accord commercial large qui le remplacerait.
Ces assurances seront-elles jugées suffisantes par les députés britanniques récalcitrants ? En tout cas, la Commission européenne se prépare au pire. Son président, Jean-Claude Juncker, annonce que l’Union va intensifier ses préparatifs en cas de « no deal », de sortie du Royaume-Uni sans accord et que « toutes les informations généralement utiles » seront publiées « en date du 19 décembre ».
Theresa May reste confiante
Pourtant, Theresa May affichait encore l’optimisme en repartant : « de nouvelles clarifications et discussions sont possibles […] il reste du travail à faire et nous discuterons dans les jours à venir de la manière d'obtenir de nouvelles garanties » a expliqué la chef du gouvernement britannique à une salle de presse comble.
Il existe beaucoup d'inquiétudes et de fantasmes sur ce texte a pour sa part regretté Emmanuel Macron, le président français qui se dit toutefois toujours prêt à « clarifier et rassurer. »