Avec notre correspondante à Barcelone, Elise Gazengel
Après deux ans de manifestations sur l'indépendance, les Catalans vivent une vague de protestations sociales auxquelles ils n'étaient plus habitués. Médecins, fonctionnaires, professeurs et étudiants ont manifesté ce jeudi à Barcelone pour réclamer la récupération de leurs avantages perdus pendant la crise.
Classes surpeuplées, enseignants précaires : l'éducation souffre trop, estime Francesc Forn, professeur d'anglais. « Cela fait 10 ans qu'on nous a précarisés, en disant que c'était la crise, qu'il fallait se serrer la ceinture. Mais on pense que l'éducation est essentielle et qu'il ne faut pas recouper dans ce secteur », affirme-t-elle.
De leurs côtés, les étudiants réclament une baisse des frais universitaires qui avaient augmenté de 66 % en 2012. « Le moins cher dans une université publique, c'est 1 600 € par an, et à partir de là, 2 500 pour ingénieur, 3 000 en médecine », indique Oriol Gonzalez.
Le personnel soignant, lui, est en grève depuis lundi. « Les médecins réclament un minimum de 12 minutes par patient, parce qu'aujourd'hui ils ont en moyenne 7 minutes. Et les personnes âgées ou atteintes de plusieurs pathologies ne peuvent pas être traitées en 7 minutes », s'ofusque Juan Andrés Moreno. Après deux ans dominés par le sujet de l'indépendance, le gouvernement catalan devra désormais répondre aux préoccupations sociales de sa région.