Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Seize ans de prison pour d'anciens ministres régionaux. Dix-sept ans pour deux leaders associatifs. Vingt-cinq ans pour l’ancien numéro 2 du gouvernement sécessionniste catalan Oriol Junqueras. La plupart sont en prison depuis plus d’un an. La date de la tenue du procès n’ayant pas encore été fixée, il est donc bien trop tôt pour savoir si les juges suivront les réquisitions du parquet.
Bien qu'attendues, celles-ci ont provoqué une onde de choc à Barcelone.
Le camp séparatiste attaque les autorités de Madrid comme si elles ne formaient qu'un seul bloc. Or ce n’est pas le cas. Le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, qui a besoin de son allié catalaniste pour voter le budget annuel, souhaite des peines plus basses. Et au lieu du chef d’accusation de « rébellion », l’un des pires au regard du Code pénal espagnol, il préfère celui de sédition, une forme de rébellion qui n’implique pas de violence et qui suppose des sanctions moins sévères.
Mais, en face, la droite espagnole, le Parti populaire et Ciudadanos, font entendre aussi leur colère. Pour eux, ce que les sécessionnistes ont fait il y a un an a « toutes les allures d’un putsch ». Et il faut donc, à les entendre, punir sa façon exemplaire.