Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Condamné pour abus de pouvoir, Nikola Gruevski fait aussi l'objet de cinq autres poursuites judiciaires, pour fraude, corruption et écoutes illégales de 20 000 citoyens et opposants politiques. M. Gruevski est sous le coup d'un mandat international lancé il y a cinq jours par le gouvernement macédonien, mais Budapest affirmait mardi n'avoir reçu aucun document de la part de Skopje.
Jamais aucun demandeur d'asile n'a bénéficié d'une procédure aussi rapide. Jusqu'ici, pour demander l'asile à la Hongrie, il fallait s'armer de patience. Attendre un an en Serbie, puis des mois dans un camp de containers en Hongrie, avant de voir sa demande rejetée. Mais aujourd'hui, tous les espoirs sont permis. La Hongrie inaugure le statut du «réfugié VIP».
Nikola Gruevski est donc le premier à en bénéficier. L'ancien Premier ministre macédonien a obtenu l'asile en dix jours, du jamais-vu en Hongrie. Pour fuir son pays, il n'a pas eu besoin de faire appel à des passeurs ; selon les polices albanaise et serbe, c'est dans une voiture diplomatique hongroise qu'il aurait voyagé de l'Albanie vers le Monténégro et la Serbie.
Le politicien n'avait plus de passeport mais Budapest lui a fourni un laissez-passer. La Macédoine est un pays sûr, qui n'envoie jamais de demandeurs d'asile en Hongrie. Mais Nikola Gruevski a affirmé avoir reçu des menaces de mort. Budapest a jugé sa demande suffisamment fondée. Un accueil exceptionnel, sans doute dû au fait que le Macédonien est un ami et un allié politique de Viktor Orbán.
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