Avec notre correspondant à Varsovie, Thomas Giraudeau
Parents, grands-parents, jeunes enfants, adolescents, tous le répètent : ce 11 novembre est avant tout une grande fête patriotique et commune à l'ensemble des Polonais. Andrzej, par exemple, porte une cocarde aux couleurs de son pays.
« La Pologne, c'est comme une maman qui a beaucoup d'enfants très différents, déclare-t-il. Parfois, des frères et soeurs ne s'entendent pas très bien mais quand c'est l'anniversaire de leur mère, alors ils se retrouvent tous et oublient leurs querelles. C'est exactement cela aujourd'hui. Tout le monde est ensemble ».
L'hymne polonais est chanté par toute la foule, que ce soit les familles, mais aussi à côté d'elles plusieurs centaines de nationalistes, aux slogans parfois violents ou xénophobes et qui sont regroupés derrière leur mot d'ordre : « Dieu, honneur, patrie ».
Arrestation de néonazis
Leur présence gêne Cristina qui affirme : « On aime la Pologne et on veut en profiter, célébrer l'indépendance de notre pays dans le calme. Alors oui, nous n'aimons pas marcher avec ces gens-là. Cela nous embête mais c'est la démocratie. Ils ont le droit de venir ».
Parmi les invités, plusieurs dizaines d'Italiens de Forza Nuova, un groupe néo-fasciste. L'un des organisateurs de la marche, Krystof Bosak, justifie leur présence. « Ces personnes se présentent comme des nationalistes et catholiques italiens, explique-t-il. On n'invite jamais des néofascistes ou qui s'identifient comme tels à notre marche. Mais on est ouverts à tout type de participation de mouvements patriotes et nationaux »
Une centaine de personnes, principalement des néonazis, ont par ailleurs été arrêtées par la police avant la manifestation.
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