Avec notre correspondante à Palerme, Cécile Debarge
S'il y avait une image à retenir de la journée de ce lundi 12 novembre, c'est celle du général libyen Khalifa Haftar, souriant dans son cardigan marron et serrant la main de Giuseppe Conte, le président du Conseil italien.
Donné absent jusqu'à la dernière minute, le doute autour de sa présence a éclipsé presque toutes les autres informations, au demeurant peu nombreuses au terme de la première journée de travail. Après un suspense qui a duré plusieurs jours, le général Haftar, homme fort de l'est de la Libye, est arrivé dans la soirée à Palerme.
Ce n'est qu'une dizaine de minutes avant l'ouverture officielle de la conférence de Palerme et l'arrivée des chefs de délégation, reçus par Giuseppe Conte que les autorités italiennes ont enfin consenti à livrer une liste complète des participants aux travaux qui auront lieu ce lundi soir et ce mardi.
Giuseppe Conte a commencé tard dans la soirée après le diner de travail les premiers entretiens bilatéraux prévus avec les quatre acteurs principaux du conflit libyen d'ici la fin de la conférence.
Côté gouvernement italien, on a préféré insister sur la présence d'une trentaine de délégations et de dix chefs d'Etat dont le président égyptien al-Sissi. Pour le moment, c'est Ghassan Salamé qui mène la danse.
Bilan mitigé
L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye a déclaré souhaiter la tenue d'élections dans le pays d'ici au mois de juin 2019, après une entente préalable en début d'année prochaine sur les conditions du scrutin. Il a également multiplié les rencontres ce lundi matin.
Accompagné de Stephanie Williams, la représentante spéciale adjointe pour la Libye pour les Nations unies, il a notamment rencontré le président du Parlement Al Mishri afin d'évoquer les réformes économiques nécessaires dans le pays ainsi que la tenue des prochaines élections.
A mi-parcours, le bilan est mitigé. Des sources proches du gouvernement italien insistent sur la réussite du sommet, se disant extrêmement satisfaits d'avoir réussi à réunir autour de la table tous les protagonistes du conflit libyen.
Mais nombreux sont ceux à noter le manque de préparation de la conférence.
Et côté libyen, l'enthousiasme est moindre. Le député de Tobrouk, Ali Saidi, a expliqué à l'agence de presse Nova avoir quitté la table ronde organisée dans la matinée sur la situation économique du pays en signe de protestation. « En tant que délégation du parlement nous nous sommes sentis de simples spectateurs », a déclaré le député