La Russie entend répliquer aux exercices de l'Otan par ses propres manoeuvres

Avec 50 000 hommes de l'Alliance atlantique déployés en Norvège, l'Otan effectue depuis le 25 octobre et jusqu'au 7 novembre ses plus importantes manoeuvres baptisées « Trident Juncture 18 » depuis la fin de la Guerre froide. Ces manoeuvres ont été vues comme une provocation par la Russie qui a décidé d'effectuer elle-même à partir de ce jeudi trois jours d'exercices de tirs de missiles au large de la Norvège dans une zone des eaux internationales où l'Otan a prévu d'effectuer une partie de ses manoeuvres. Un conseil Otan-Russie a justement eu lieu ce mercredi à Bruxelles et les deux côtés se sont échangés des informations sur leurs exercices réciproques. Les déclarations de défiance mutuelle ont été mises en sourdine mais les manoeuvres, elles, continuent de plus belle.

Avec notre envoyé spécial à TrondheimPierre Bénazet

Dans le vacarme assourdissant des tirs d'artillerie de marine, du ballet des hélicoptères et des chasseurs-bombardiers, des chalands de débarquement se détachent du Dixmude et du navire néerlandais Johan de Wit dans le sud du fjord de Trondheim.

Après l'explosion de mines anti-sous-marines, les fantassins français, britanniques, allemands et néerlandais suivis par des blindés de transport de troupes prennent pied sur la plage de Byneset.

La démonstration des armées alliées dure à peine une heure et demie, un condensé de ce que les forces de l'Otan peuvent réaliser en termes de combat amphibie. Même si ce n'est pas le but avoué, la manoeuvre montre la capacité de l'Otan à projeter ses forces près de la Russie.

« Nous avons vu une présence accrue de la Russie dans l'Arctique. Évidemment, la raison pour laquelle nous renforçons notre défense collective et renforçons aussi notre présence dans le Grand Nord, c'est à cause de ce que nous voyons du côté russe et parce que nous avons besoin de protéger les lignes de communication maritime en Atlantique Nord. Relier l'Amérique du Nord et l'Europe est vital pour l'Otan » affirme Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Alliance atlantique.

Les grandes manoeuvres de l'Otan durent jusqu'au 7 novembre et les alliés ont bien l'intention de démontrer au maximum leur capacité d'action dans le Grand Nord.

Partager :