Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Comme en Bavière, il y a deux semaines, les partis membres de la grande coalition au pouvoir à Berlin ont été sévèrement sanctionnés par les électeurs. La CDU et le SPD perdent au total plus de 20% des voix.
La dimension nationale de cette élection régionale est donc claire. Les Verts sont les grands gagnants de ce scrutin à nouveau et font jeu égal avec les sociaux-démocrates avec près de 20% des voix.
L’Alternative pour l’Allemagne, le parti d’extrême droite, entre avec 12% au Parlement régional de la Hesse, le seul où l’AfD n’était pas encore représenté.
La sanction est sévère pour la CDU d’Angela Merkel puisqu'elle perd 10 points mais le fidèle de la chancelière, Volker Bouffier, arrive en tête en Hesse où il pourra rester aux affaires, ce qui rend cette défaite plus supportable pour la chancelière qui se représente à la tête de la CDU lors d’un congrès début décembre.
Pour la secrétaire générale de la CDU Annegret Kramp-Karrenbauer, il va falloir « faire mieux ». « C’est ce qu’attendent nos concitoyens et nos membres. Nous avons besoin d’une nouvelle culture au sein de la grande coalition », affirme-t-elle.
Pour les sociaux-démocrates qui ont accepté en traînant des pieds une nouvelle alliance avec les conservateurs, c'est le pire score depuis la guerre et la pilule est plus dure à avaler. « L’état de la grande coalition est inacceptable » a déclaré la présidente du SPD Andrea Nahles, exigeant des changements : « Nous attendons des chrétiens-démocrates qu’ils tirent les conséquences de ce scrutin et mettent rapidement un terme à leurs conflits personnels et politiques afin que le travail du gouvernement n’en pâtisse plus. » Les partisans d’une sortie du gouvernement dans le parti pourraient faire monter la pression sur la direction. Mais de nouvelles élections seraient catastrophiques pour un SPD crédité aujourd’hui de 15% dans les sondages.