Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
« Accord conclu avec tout le gouvernement sur 2,4 %. Nous sommes satisfaits, c'est le budget du changement », ont annoncé ce 27 septembre les dirigeants des deux partis de la coalition au pouvoir en Italie, les deux vice-présidents du Conseil Matteo Salvini et Luigi Di Maio.
Ce chiffre est très au-dessus des 0,8 % sur lequel s'était engagé le précédent gouvernement de centre-gauche italien. Il est donc très probable qu'il entraîne de vives réactions sur les marchés financiers et des tensions avec la Commission européenne.
Bras de fer
Bruxelles demandait en effet à Rome de maintenir son déficit au plus bas et de réduire sa dette publique qui représente quelque 131 % du PIB, le ratio le plus élevé en zone euro après la Grèce.
Mais après un bras de fer avec le ministre des Finances, Giovanni Tria, qui plaidait pour 1,6 % afin d'éviter toute friction avec Bruxelles et pour apaiser les marchés, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue d'extrême droite ont obtenu gain de cause. « Aujourd'hui est une journée historique, aujourd'hui, l'Italie a changé », a déclaré Luigi Di Maio sur sa page Facebook.
« Des mesures historiques »
Luigi Di Maio tenait plus que tout à faire passer la grande promesse de son Mouvement : l’instauration d’un revenu dit de citoyenneté pour six millions d’Italiens démunis dont la majeure partie vit dans le dans le sud du pays, grand bassin électoral des 5 étoiles.
« La victoire, ce sont des mesures historiques et surtout nous commençons à ôter les privilèges des tout-puissants pour aider ceux qui se sont toujours comportés honnêtement », s’est-il félicité entouré d’un groupe de sympathisants en liesse.
De son côté, Matteo Salvini, qui tient à soigner son électorat dans les régions industrialisées du Nord, obtient l’introduction de la flat tax, un impôt à 15 % qui concernera dans un premier temps près d’un million d’entrepreneurs.
Les deux alliés populistes obtiennent également la révision de la loi sur la retraite, pour abaisser l’âge légal de départ et le gel de l’augmentation de la TVA.
« Impôts ramenés à 15 % pour plus d'un million de travailleurs italiens, droit à la pension pour au moins 400 000 personnes et autant de postes de travail à disposition de nos jeunes grâce à la révision de la loi sur le départ en retraite et aucune augmentation de la TVA. Pleinement satisfait des objectifs atteints », s'est félicité le patron de la Ligue, Matteo Salvini, dans un communiqué.