Avec notre correspondant à Varsovie, Thomas Giraudeau
Ces dernières semaines, tout s’accélère à la Cour suprême. Le président polonais, Andrzej Duda, vient de nommer dix nouveaux juges qui siégeront à la chambre disciplinaire de la Cour. Et la première présidente de l’institution, Małgorzata Gersdorf, est poussée vers la sortie. Remplacée par un homme de 58 ans, qui n’a donc pas atteint la limite des 65 ans instituée par la nouvelle loi votée au Parlement polonais.
Pourquoi tant de précipitation ? Justement parce que Varsovie craint le retour de bâton de la Cour de justice de l’Union européenne. Celle-ci peut empêcher de nouvelles nominations à la Cour suprême.
C’est d’ailleurs pour cela que la Commission européenne a demandé une « procédure accélérée dans cette affaire ». Afin que la CJUE statue au plus vite et stoppe le processus. Elle pourrait même le suspendre par une mesure provisoire, avant même le jugement.
A Varsovie, les membres du gouvernement répètent une nouvelle fois leurs arguments favoris : ils ont remporté les élections démocratiquement, et l’exécutif européen n’a pas à se mêler des affaires internes des pays membres de l’UE.