Avec notre envoyé spécial à Tver, Etienne Bouche
Face au lycée polytechnique, au pied d'un Lénine argenté, une petite centaine de personnes est groupée. Le rassemblement avait été autorisé et les organisateurs espéraient une plus forte mobilisation. « Nous allons travailler jusqu'à la fin de notre vie et nous ne verrons ni la couleur de ces pensions ni rien d'autre ! », s'insurge un jeune manifestant.
En fustigeant la très impopulaire réforme des retraites, le Parti communiste entend gagner des points dans l'opinion. Sauf que la majorité des Russes estime qu'elle n'est pas en mesure d'infléchir la politique du gouvernement. Au micro, le discours vante le système économique soviétique et séduit une génération de nostalgiques.
« Nous ne sommes pas venus pour les retraités, nous sommes venus pour la jeunesse ! Lutter pour nos enfants et petits-enfants ! Vivre dans ces conditions est tout simplement impossible. Nous sommes pour le socialisme ! », crie cette femme âgée.
A Tver, l'économie est morose. Cette ville moyenne souffre de sa proximité avec la capitale. Le travail est rare et la jeunesse part à Moscou où les salaires sont nettement plus élevés. La réforme est très mal perçue dans un pays où les seniors joignent difficilement les deux bouts. « Si un retraité est en mesure de travailler, il continuera de travailler parce que les pensions sont basses. J'ai 65 ans, je peux travailler. Avec ma seule pension ou mon seul salaire, je ne m'en sortirais pas », déplore Olga, institutrice à la retraite.
La deuxième lecture du texte aura lieu la semaine prochaine. L'issue de la séance est sans suspense.