Grèce: le directeur d'une ONG accusé de complicité de trafic migratoire

L’enquête se poursuit dans le cadre de l’affaire qui a mené la célèbre réfugiée syrienne Sarah Mardini en détention préventive. Le fondateur et président de l’organisation non gouvernementale pour laquelle elle était bénévole devrait comparaître devant le procureur ce vendredi. La police leur reproche d’avoir apporté un « concours direct aux réseaux organisés de trafic de migrants ».

Avec notre correspondante à Athènes,  Charlotte Stiévenard

Fin août, une trentaine de membres de l’organisation non gouvernementale Emergency Response Centre International avait été mise en cause par la police. Ce mercredi, le fondateur Panos Moraïtis s’est rendu au commissariat de l’île de Lesbos accompagné de son avocat. Il a aussitôt été arrêté, accusé lui aussi d’avoir facilité l’entrée illégale d’individus sur le territoire grec.

Dans un communiqué publié sur son site internet, l’ONG parle d'« accusations infondées ». Elle s’était installée en 2015 sur l’île de Lesbos. Depuis, elle effectuait des opérations de secours en mer et offrait notamment des soins médicaux primaires dans le centre de premier accueil de Moria.

En 2017, lorsque le gouvernement avait annoncé qu’il travaillerait uniquement avec ses propres services dans les hotspot et non plus avec des associations, à Moria, ERCI avait fait partie des ONG choisies pour effectuer la jonction dans le domaine médical. Cinq membres sont donc désormais en détention préventive.

Pendant ce temps-là, dans les cinq hotspots sur les îles de l’est de la mer Egée, la situation est plus que jamais critique. A Moria, il y aurait plus de 8000 personnes pour 3000 places.

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