Turquie: les forçats du nouvel aéroport d'Istanbul

En Turquie, la construction du troisième aéroport d'Istanbul – le plus grand du monde –, dont l'ouverture est prévue prochainement, a nécessité l'embauche de dizaines de milliers d'ouvriers qui travaillent dans des conditions jugées inacceptables par les syndicats.

Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette

C'est un chantier colossal. Voulu par le président Recep Tayyip Erdogan, le troisième aéroport d'Istanbul va ouvrir ses portes dans un peu plus d'un mois. Il a été construit en à peine plus de trois ans pour un montant total de 7 milliards de dollars.

Pour construire ces immenses infrastructures en si peu de temps, près de 40 000 ouvriers ont été embauchés. Ils y travaillent jour et nuit. Selon les syndicats, ce rythme infernal cause des problème de sécurité au travail et d'hygiène dans les habitations temporaires des travailleurs. Les organisations évoquent ainsi des dizaines de morts sur le chantier.

Un rassemblement avait été organisé vendredi 14 septembre pour dénoncer ces conditions. Mais les manifestants ont été rapidement dispersés par les forces de l'ordre et plus de 500 travailleurs ont été arrêtés. Depuis ce samedi, des policiers et des petits blindés urbains sont postés à l'entrée du chantier. Car pour Ankara, rien ne doit compromettre l'ouverture du grand projet du président Erdogan. L'ouverture de l'aéroport est prévue le 29 octobre, pour le Jour de la République.

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